Pleins feux sur la vaccination

ACTUALITES - Octobre 2001

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Venez vous faire vacciner :
un volontaire de la Croix- Rouge appelle le public ivoirien à se rendre aux centres de vaccinations.

Menaces d’épidémie de fièvre jaune : la pénurie de vaccins subsiste

L’Organisation Mondiale de la Santé a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fournisse les fonds nécessaires pour constituer un stock de vaccins contre la fièvre jaune suite à la campagne de vaccination de masse en Côte d’Ivoire. Cette dernière s’est achevée à Abidjan au début du mois et a permis de vacciner quelque 2,6 millions de personnes en moins de deux semaines, en vue de contenir la première épidémie de fièvre jaune en milieu urbain en Afrique depuis dix ans. Actuellement, il reste tout au plus 1 million de doses disponibles dans le monde entier pour le mois à venir.

« La situation des stocks de vaccins est très mauvaise », indique Michel Zaffran, du Département Vaccins et Produits Biologiques de l’OMS. « Si une autre épidémie urbaine devait survenir et que nous devions mettre sur pied une campagne similaire, il n’y aurait pas, à l’heure actuelle, suffisamment de vaccins. » Au moment où Pleins feux sur la vaccination allait sous presse, des rapports non confirmés faisaient état d’une seconde épidémie de fièvre jaune à Conakry, en Guinée. Les responsables sont préoccupés par le risque d’épidémies dans des centres urbains plus peuplés d’Afrique de l’Ouest.

A ce jour, le marché international est approvisionné par deux fabricants seulement : Aventis Pasteur et l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal. Un troisième fournisseur, Biomanguinhos, au Brésil, a reçu ce mois-ci l’approbation officielle de l’OMS pour la qualité de son vaccin, synonyme de préadmissibilité. Julie Milstein, du Département des Vaccins et des Produits Biologiques de l’OMS, a déclaré que ceci rendait la situation moins critique dans une certaine mesure mais a, en même temps, prévenu que les nouveaux vaccins ne seront pas disponibles avant un mois.

On estime à 200 000 par an le nombre de cas de fièvre jaune et à 30 000 le nombre de décès qui sont attribuables à cette maladie. La cause de la fièvre jaune est un virus transmis par plusieurs espèces de moustiques. La plupart des épidémies sont relativement faibles et sont restreintes à des zones forestières ou à des villages. Les épidémies urbaines, plus dangereuses, surviennent lorsque des personnes infectées introduisent le virus dans des zones à forte densité de population, où les moustiques de l’espèce Aedes aegypti le propagent rapidement. Au 10 octobre, le Ministère de la Santé de Côte d’Ivoire faisait état de 203 cas suspects et de 21 décès liés à l’épidémie, mais il est probable que les chiffres soient en réalité bien plus élevés.

Pour l’OMS, l’idéal serait de vacciner systématiquement contre la fièvre jaune et d’organiser des campagnes de rattrapage si nécessaire. Cependant, jusqu’à ce jour, un très petit nombre de pays à risques a investi dans la vaccination systématique contre cette maladie.

L’OMS, l’UNICEF, la Croix-Rouge et d’autres bailleurs de fonds ont dépensé 1,1 million de dollars US en vaccins et fournitures de soins pour contrer l’épidémie en Côte d’Ivoire. « Il nous faut d’urgence des fonds supplémentaires pour compléter le financement de l’opération », affirme l’OMS.

 

Phyllida Brown

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