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HUIT PAYS EN DÉVELOPPEMENT RECEVRONT 15 MILLIONS DE DOLLARS POUR AVOIR AUGMENTÉ LEUR COUVERTURE VACCINALE
Un programme novateur de subventions incite les systèmes de santé à rendre compte de leurs résultats
GENÈVE, Suisse - 11 décembre 2003 - Dans le cadre d’un programme original, huit pays en développement recevront 15 millions de dollars pour être parvenus à relever leurs taux de vaccination. Au cours de sa réunion à Genève, les 9 et 10 décembre, le Conseil d’administration de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) a approuvé le versement aux huit pays suivants de subventions subordonnées aux résultats : Azerbaïdjan, Ghana, Mali, Ouganda, Pakistan, République-Unie de Tanzanie, Rwanda et Tadjikistan. Les données de ces pays, qui ont été vérifiées par une équipe de contrôleurs externes, montrent que ces trois dernières années, ils ont réussi à vacciner plus de la moitié de leur population enfantine, la protégeant ainsi de maladies meurtrières.
Au titre du programme, les pays ont demandé à bénéficier de ces subventions en soumettant à GAVI leurs stratégies à long terme pour relever la couverture vaccinale. Le Conseil d’administration de GAVI, qui fonde ses décisions sur les recommandations d’un groupe d’experts indépendants, a approuvé des demandes de financement triennal en faveur des systèmes de vaccination des enfants. Ces fonds pouvaient être utilisés comme les pays le jugeaient bon, pour autant qu’ils obtiennent des résultats. Pendant la quatrième année, un financement complémentaire n’est versé qu’aux pays qui ont réellement augmenté le nombre d’enfants vaccinés.
Par exemple, quand la République-Unie de Tanzanie a présenté sa première demande en 2000, le pays vaccinait 950 000 nourrissons chaque année, soit 74% des naissances, en leur administrant trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) - qui est utilisé comme indicateur pour mesurer la couverture vaccinale de base. En 2002, 1,2 million de nourrissons, c’est-à-dire 89% des naissances, avaient eu accès au DTC3. Ce succès signifie que, outre l’investissement de 2,4 millions de dollars fourni entre 2001 et 2003, GAVI versera 3 millions de dollars supplémentaires à la République-Unie de Tanzanie en 2004.
« Il s’agit là d’un programme pionnier. Les donateurs parlent depuis longtemps de fonder leurs décisions de financement sur les résultats réels, mais nous n’avons pas encore constaté de véritables mesures dans ce domaine », a noté le docteur Tore Godal, Secrétaire exécutif de GAVI. « L’Alliance met en œuvre une approche de l’aide au développement qui repose sur le respect mutuel et la responsabilité. »
Jusqu’à présent, 16 pays ont reçu des fonds de GAVI au titre de l’appui aux systèmes de vaccination. Huit d’entre eux - l’Arménie, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, Haïti, le Kenya, le Libéria, Madagascar, le Mozambique et Sao Tomé-et-Principe - ne pourront prétendre aux versements subordonnés aux résultats. En effet, ces pays ne sont pas parvenus à relever leurs taux de vaccination ces trois dernières années, ou la couverture vaccinale qu’ils avaient notifiée n’a pu être vérifiée par des contrôleurs externes. Néanmoins, dès que les pays pourront renverser la tendance, le financement reprendra. De plus, GAVI a pris contact avec la plupart de ces pays en début d’année pour définir un plan de financement qui réduit le versement de 2003 et reporte une partie des subventions à 2004 afin de faciliter la transition.
GAVI et son organe de financement, le Fonds mondial pour les vaccins, ont été créés en 2000 pour lutter contre la baisse de la couverture vaccinale dans le monde et réduire les inégalités dans l’accès aux nouveaux vaccins. Outre les subventions subordonnées aux résultats, GAVI distribue aux pays des vaccins contre l’hépatite B, Haemophilus influenzae et la fièvre jaune par le biais du même processus qui demande une solide planification et un engagement énergique pour produire des résultats.
En moins de quatre ans, les ressources de GAVI provenant du Fonds mondial pour les vaccins - jointes au soutien technique apporté par les partenaires de GAVI - ont permis aux pays d’administrer à 8 millions d’enfants supplémentaires les vaccins de base et à plus de 30 millions d’enfants les nouveaux vaccins. GAVI estime que plus de 300 000 vies auront été sauvées grâce à ces efforts accrus. Ce succès a incité d’autres organismes, comme le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, à concevoir leurs programmes sur le modèle de GAVI.
Pour remédier aux carences des systèmes d’information que de nombreux pays en développement connaissent, les partenaires de GAVI ont mis au point un nouvel outil appelé contrôle de la qualité des données (CQD) qui assure une vérification externe des données notifiées à GAVI. Les équipes de contrôle externe examinent les dossiers des centres de santé et les comparent aux rapports envoyés aux districts et au niveau national, pour en vérifier l’exactitude. Ce mécanisme a déjà permis à plusieurs pays de cerner des problèmes concrets et de commencer à les résoudre. Ainsi, la République-Unie de Tanzanie, qui avait a échoué à son premier CQD réalisé en 2001, a réussi le second en 2002.
Créé avec un don initial de la Fondation Bill et Melinda Gates, le Fonds mondial pour les vaccins a reçu un financement additionnel de neuf gouvernements et de donateurs privés, portant son enveloppe totale à 1,2 milliard de dollars jusqu’en 2004. Avec l’augmentation des subventions qu’il qu’il accorde chaque année aux pays, le Fonds mondial pour les vaccins aura besoin d’un nouveau financement substantiel d’ici à la fin de 2004 pour continuer à soutenir les activités de GAVI.
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