ACTUALITES - Avril 2003
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Attaque sur trois fronts contre une flambée de méningite en Afrique
Pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso se voit confronté à une flambée de méningite exacerbée par une souche virulente de méningocoque appelée W135. Alors que la saison épidémique atteint son apogée ce mois-ci, les responsables espèrent qu’une triple stratégie alliant des campagnes de vaccination en masse à un vaccin fraîchement homologué, une meilleure gestion des cas et une surveillance plus efficace va commencer à réduire l’impact de la maladie.
En voie de guérison : un enfant se remet de la maladie au Burkina Faso © Mackay/OMS |
Jusqu’ici cette année au Burkina, on a enregistré près de 6 000 cas de méningite et plus de 800 décès. Un certain nombre de survivants souffrent également d’incapacités permanentes, telles que des déficiences auditives.
La « ceinture africaine de méningite » n’est pas étrangère aux flambées causées causées par les souches de méningocoques plus courantes, ou sérogroupes, désignés A et C. Cependant, l’année dernière, le sérogroupe W135, qui jusqu’alors ne s’était manifesté que sporadiquement en Afrique, a émergé et fait plus de 1 700 victimes au Burkina Faso. Le vaccin disponible alors protégeait uniquement contre les sérogroupes A et C. Un vaccin contre le W135 existait déjà, mais son prix élevé le rendait inabordable pour la plupart des gouvernements africains. En septembre dernier, les gouvernements africains ont lancé un appel urgent pour un vaccin à un prix raisonnable qui protège également contre le W135.
L’OMS a contacté plusieurs fabricants de vaccins et GlaxoSmithKline a développé un vaccin trivalent « ACW » (voir Pleins feux sur la vaccination, novembre 2002). En décembre 2002, les autorités belges ont octroyé une licence pour le vaccin ACW. En février, suite à la publication de rapports de surveillance indiquant que la maladie prenait de l’ampleur et que le W135 était présent dans plusieurs districts, le vaccin a été mis en circulation à la demande du gouvernement burkinabé par le Groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccins antiméningococciques. L’OMS et le Ministère de la Santé sont maintenant en train d’évaluer l’impact du vaccin. Les résultats seront disponibles pour aider à dresser le plan d’action pour la saison épidémique de 2004.
Le Dr Chris Nelson, du Département des Vaccins et Produits Biologiques de l’OMS, a indiqué que les délais limités n’auraient pas pu être respectés sans l’initiative de personnes clés et la collaboration entre l’OMS, GSK et la Fondation Bill et Melinda Gates.
Mais la vaccination ne constitue qu’un volet de la stratégie de lutte contre la maladie, a ajouté Nelson. Tout aussi important est son traitement rapide au moyen d’un antibiotique à prix abordable : le chloramphénicol huileux. La proportion des gens touchés qui meurent de la maladie (taux de létalité) est passé de 15 % à 10 % dans la plupart des districts au cours de l’évolution de l’épidémie, ce qui indique une amélioration de la gestion des cas, a-t-il dit. Il a également observé une amélioration marquée de la qualité de la surveillance cette année, en raison d’une meilleure formation et de la collaboration entre l’OMS et le Ministère de la Santé, auquel on a alloué des ressources supplémentaires pour ce travail.
Pleins feux sur la vaccination - Avril 2003 - Contenu
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