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Pleins feux sur la vaccination

MISE A JOUR - Décembre 2002

In English

1:

Lutter contre l’épidémie de fièvre jaune en Afrique

Julie Jacobson, Alya Dabbagh et Gary Ginsberg expliquent l’importance de la décision prise le mois dernier par le Conseil d’administration de GAVI d’apporter un soutien à l’achat d’un stock de vaccins contre la fièvre jaune

LA fièvre jaune est une maladie virale aiguë transmise d’une personne à une autre par des moustiques contaminés. Dans de nombreux cas, les infections sont bénignes, mais la maladie peut être mortellement grave. La fièvre jaune fut pratiquement éliminée dans les années 1950 grâce à des campagnes de vaccination intensives, mais on a constaté une résurgence de la maladie dans les années 1980. On estime aujourd’hui à 200 000 le nombre annuel de cas de fièvre jaune et à 30 000 le nombre de décès, la majorité dans les 33 pays d’Afrique sub-saharienne, ce qui représente plus de 508 millions de personnes exposées à un risque d’infection.

La maladie devrait être un problème de santé publique simple à résoudre : il existe un vaccin sûr et bon marché, et une seule dose protège les personnes à vie. De plus, le vaccin est efficace, qu’il soit administré aux nourrissons (en même temps que le vaccin contre la rougeole) ou aux enfants plus âgés et aux adultes. Mais les efforts actuels de vaccination contre la fièvre jaune n’en viennent pas à bout. Ceci est dû en partie au fait que, dans de nombreux pays, le vaccin ne fait pas partie du programme de vaccination infantile, bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les pays à risque l’y intègrent. Autre problème : l’absence d’un stock suffisant de vaccins pour assurer à la fois la vaccination systématique, un rapide déploiement en cas d’épidémie et des campagnes de vaccination préventive dans les zones à haut risque. Par conséquent, la réserve de vaccins pour usage systématique a été réduite.

Lors du lancement de GAVI en 2000, les partenaires de l’Alliance ont approuvé l’apport d’un soutien financier, par le biais du Fonds mondial pour les vaccins, à l’achat de vaccins contre la fièvre jaune dans le cadre de programmes de vaccination systématique, dans les pays où la maladie est endémique. Ceci a marqué le début d’une nouvelle ère dans la lutte contre la fièvre jaune. Cependant, pour réussir, la lutte contre les épidémies de fièvre jaune exige aussi d’autres changements. L’inefficacité des systèmes de vaccination, ainsi que le manque de surveillance et de diagnostics de la fièvre jaune, ont permis à la maladie de progresser de manière incontrôlée, ce qui a conduit à de fréquentes flambées épidémiques (telles que celle qui sévit actuellement au Sénégal). Le caractère imprévisible des épidémies et les interventions d’urgence perturbent les services de vaccination systématique et pèsent lourdement sur les ressources tant humaines que financières.

Une stratégie efficace

Suite à un examen approfondi de la transmission de la fièvre jaune et des mesures de lutte contre la maladie au niveau mondial, l’OMS a établi une stratégie de prévention de la fièvre jaune (voir encadré 1) qui s’est révélée efficace à Trinidad et en Gambie. La stratégie allie la vaccination systématique des nourrissons à des campagnes préventives.

1. L’OMS a recommandé des stratégies pour la lutte contre la fièvre jaune

Prévention des flambées épidémiques :

  • Fournir un vaccin contre la fièvre jaune dans le cadre de la vaccination systématique des nourrissons
  • Organiser des campagnes de vaccination préventive de masse dans les zones à haut risque - la couverture systématique comme la couverture des campagnes de vaccination devraient atteindre au moins 80 %

Lutte contre les flambées épidémiques :

  • Renforcer la surveillance à partir des cas de maladie, y compris les moyens à la disposition des laboratoires pour confirmer les cas présumés
  • Renforcer l’intervention en cas de flambée épidémique

Si le vaccin contre la fièvre jaune était administré uniquement dans le cadre d’une vaccination systématique, il faudrait attendre plus de 40 ans pour que la majorité de la population à risque soit protégée (voir graphique 1). De même, une seule campagne préventive n’est pas suffisante : elle est utile au départ, mais son effet décroît rapidement au fur et à mesure de nouvelles naissances (graphique 2). Cependant, utilisées conjointement, une seule campagne de vaccination contre la fièvre jaune, avec en plus une vaccination systématique intégrée, peuvent permettre de venir à bout des épidémies de fièvre jaune (graphique 3). Les données recueillies à Trinidad et en Gambie ont démontré que cette stratégie est efficace pendant au moins 20 ans, et le simple modèle représenté sur le graphique laisse à penser qu’elle l’est pendant plus de 40 ans. A noter, toutefois, que l’efficacité de cette stratégie dépend d’autres facteurs tels que le maintien d’une couverture vaccinale systématique élevée chez les nourrissons.

Lors de la réunion du Conseil d’administration de GAVI en novembre, cette stratégie a été débattue et le Conseil a recommandé qu’en plus du soutien apporté à la vaccination systématique, le Fonds mondial pour les vaccins apporte son soutien à la provision d’un stock de vaccins contre la fièvre jaune pour la prévention et la lutte contre les épidémies afin de pouvoir mettre pleinement en oeuvre cette stratégie. Un stock de roulement de vaccins contre la fièvre jaune devra être constitué en vue d’être utilisé, dans le pire des cas, pour combattre les flambées épidémiques. A la fin de l’année, le stock de vaccins restant pourra être utilisé pour compléter les activités de vaccination en cours par des campagnes préventives dans les zones à haut risque. Malgré l’impact considérable que ce soutien ne manquera pas d’avoir sur la réduction du nombre de décès dus à la fièvre jaune, le stock n’est pas suffisant pour vacciner toutes les populations des zones à haut risque. Les efforts de collecte de fonds auprès de donateurs supplémentaires doivent se poursuivre de manière à disposer de ressources suffisantes pour assurer la vaccination dans l’ensemble des zones à haut risque.

2. Nouvelle définition de cas présumé de fièvre jaune :

Tout cas de fièvre avec jaunisse se déclarant dans les 14 jours suivant l’apparition des symptômes

Assistance apportée par les partenaires de GAVI

L‘OMS et le Programme de vaccination infantile du PATH (CVP/PATH) ont travaillé en collaboration avec les gouvernements nationaux et les programmes PEV afin de réduire la charge de morbidité de la fièvre jaune dans les pays d’Afrique occidentale grâce à sept interventions majeures :

  • La mise en place d’un système de surveillance (à partir des cas) accompagné d’une définition révisée de ce qu’on entend par « cas » (voir encadré 2) ;
  • L’amélioration des tests diagnostiques de confirmation grâce au développement de laboratoires de référence nationaux et sousrégionaux ;
  • Le renforcement des systèmes de vaccination systématique ;
  • L’assurance d’un approvisionnement durable de vaccins grâce à l’accroissement de la capacité de production mondiale ; recours au Groupe de coordination international pour évaluer les demandes de vaccins à prendre sur le stock de manière à assurer une distribution opportune en cas de flambée épidémique, sans pour cela épuiser les stocks nécessaires à la vaccination systématique ;
  • L’apport d’un soutien en matière de plaidoyer et de communication ;
  • La dispense d’une formation dans toutes les nouvelles zones de lutte et de surveillance de la fièvre jaune ;
  • La création d’indicateurs en vue de mesurer le succès d’un pays au niveau de la gestion des programmes de lutte contre la fièvre jaune (voir encadré 3).

3. Nouveaux indicateurs au niveau national/du district permettant d’évaluer les progrès accomplis dans le cadre du programme de lutte contre la fièvre jaune :

  • Nombre de pays/districts où l’insuffisance en matière de couverture vaccinale contre la fièvre jaune/rougeole est inférieure à 5 %
  • Nombre de districts déclarant au moins un cas présumé de fièvre jaune par an et procédant à une prise de sang (cible : 80 % des districts)

Des améliorations considérables ont été relevées dans les cinq pays ayant bénéficié de ce soutien. Par exemple, 80 % des pays aidés en Afrique de l’Ouest possèdent maintenant des laboratoires et des systèmes de rapportage qui fonctionnent, contre 20 % seulement des pays non bénéficiaires d’un soutien dans la même région. Ainsi, les pays bénéficiaires d’un soutien ont déclaré 303 cas, dont 6 confirmés, contre seulement 34 cas rapportés et aucun confirmé dans les pays ne bénéficiant pas de ce soutien. Ces résultats sont prometteurs car ils prouvent qu’un soutien et une attention accrus font une différence bien réelle

Ce n’est qu’un début

Pour capitaliser sur ce premier succès de la collaboration entre le CVP/PATH-OMS et les gouvernements nationaux, les leçons tirées doivent être documentées et la nouvelle stratégie appliquée dans tous les pays affectés. Les vaccins fournis par GAVI et le Fonds mondial pour les vaccins vont permettre d’assurer des campagnes préventives, mais d’autres fonds devront aussi être identifiés pour payer les frais d’exploitation et garantir l’approvisionnement continu en vaccins à toutes les populations exposées. Des activités de plaidoyer auprès des partenaires et des Ministères de la Santé seront essentielles pour assurer la durabilité à long terme.

Julie Jacobson, M.D., travaille pour le Programme de vaccination infantile du PATH. Alya Dabbagh, PhD, et Gary Ginsberg, PhD, travaillent pour le Département des Vaccins et Produits Biologiques, OMS.

Pleins feux sur la vaccination - Décembre 2002 - Contenu

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